Abattage des chauves-souris – Une jeune écologiste s’exprime

Selon vous, les chauves-souris locales sont-elles en voie de disparition ou sont-elles plutôt en augmentation ?

Ces animaux ont été classifiés comme une espèce vulnérable, voire même en danger. Étant dans une petite île, nous avons l’impression que les chauves-souris sont surpeuplées, plus particulièrement quand nous les apercevons dans les villes. Leur présence, parfois en plein jour, démontre que cette espèce a perdu son habitat dû à la construction des infrastructures et la destruction des forêts. Il faut aussi rappeler que ces animaux participent à la dissémination des graines à travers l’île.

Pensez-vous que l’abattage sélectif des chauves-souris doit continuer, prenant en considération les dégâts causés aux fruits ?

Personnellement, je ne crois pas que l’abattage est vraiment une solution. Malheureusement, la situation des chauves-souris à Maurice est perçue de la même manière que le problème de la pollution plastique. Notre attention est généralement centrée sur les personnes qui polluent les plages plutôt que sur les industries qui produisent des sacs et des bouteilles en plastique. Ces industries ne sont-elles pas responsables de la pollution sur l’île ?

Avant de pointer nos doigts sur les chauves-souris, avons-nous réalisé que nous avons perdu plus de 98% de nos forêts indigènes ? Plusieurs facteurs doivent être pris en considération avant d’affirmer que « les chauves-souris doivent être tués ». Je pense que nous ne regardons pas à la racine du problème lui-même.

Que répondez-vous aux producteurs de fruits, tels que les letchis et les mangues, qui réclament que l’abattage sélectif continue ?

Il ne faut pas oublier que les fruits sont également la nourriture des chauves-souris, néanmoins, je comprends que cela affecte beaucoup leurs récoltes. Un travail de grande envergure doit être fait au niveau de la conservation, notamment la restauration des forêts. Afin d’aider les producteurs concernés, nous devons commencer à designer des zones spécifiques où la conservation peut avoir lieu. Cette situation relève d’un problème plus grand que la relation entre les humains et les chauves-souris.