POST-COVID : Qu’en est-il de l’avenir d’Air Mauritius?

Le 22 avril, dû à la crise causée par le Covid-19, Air Mauritius passa sous administration volontaire. C’est à travers un communiqué de la compagnie que la nouvelle allait éclater dans l’après-midi. Une nouvelle qui n’avait sans doute pris personne par surprise après un déficit de 28 millions d’euros en 2019. Nommés comme administrateurs, nous retrouvons le nom de Sattar Hajee Abdoula et Arvindsingh Gokhool.

Plusieurs semaines se sont écoulées depuis qu’Air Mauritius se trouve dans cette situation délicate. Tenant compte de la position statu quo de l’industrie du tourisme et des statistiques démontrant une baisse de plus de 70% des vols commerciaux, nous commençons à nous poser des questions au sujet de l’avenir de la flotte nationale.

Hier, un panel composé de comptables, avocat et syndicaliste ont tenu une conférence de presse à Rose-Hill dans laquelle plusieurs aspects de l’affaire MK ont été abordés. Miguel Ramano, avocat, siégeant dans le syndicat des employés d’Air Mauritius s’est exprimé au sujet du rôle de l’administrateur actuel au sein de la compagnie. Se référant à la section 222 (1)(b)(c) du Insolvancy Act de 2009, l’avocat explique que l’administrateur n’agit pas dans le meilleur intérêt de l’entreprise.

Pour appuyer son argument, l’homme de loi fait allusion aux récentes négociations qui ont eu lieu entre l’administration et le syndicat. Négociation dans laquelle l’administrateur aurait imposé un ultimatum aux membres du syndicat, leur demandant de renoncer à leur « MOU » (memorandum of understanding). Dans le cas contraire, ces derniers feraient face à une réduction des effectifs à échelle de 50%, affirme l’avocat. Miguel Ramano explique qu’une négociation ne peut avoir lieu dans une atmosphère de chantage.

Selon lui, le Covid-19 Bill qui avait été passé au parlement en Mai aurait propulsé l’administrateur dans une position de pouvoir, plus précisément, à travers l’amendement du Workers’ Rights Act. L’homme de loi qualifie le Covid-19 Bill comme une carte blanche qui aurait été donnée à l’administrateur, enlevant toutes ses obligations d’honorer la section 222 (1)(b) du Involvancy Act qui stipule ceci ;

While a company is in administration, the administrator is required to investigate the company’s affairs and consider possible ways of salvaging the company’s business in the interests of creditors, employees and shareholders.